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Tribulations Infertiles
24 juillet 2012

La négation

attitude

Il n'y a rien à faire pour changer quoique ce soit. Rien ne peut la soulager, rien ne fera vivre cet oeuf à la bonne place.

Elle choisit de ne pas en parler, d'oublier.

Elle se souvient d'être à un match de hockey, de se tordre de douleur à cause de cette chose dans sa trompe. Elle reste debout, elle chante, son équipe gagne. Son poing appui sur son ventre de toutes ses forces. Autour d'elle, on lui demande si ça va. Zut, elle pensait réussir à tout cacher mieux que ça... C'est à la limite du supportable. On lui avait dit de filer aux urgences si elle avait plus mal que d'habitude. Oui mais là, elle ne peut pas. Personne ne doit savoir. Si elle quitte le match avant la fin, ils s'inquiéteront, ils lui poseront des questions. Comme elle ne veut pas mentir, il faut tenir encore un peu. Le coup de sifflet final retenti. Elle va simplement leur dire au revoir un peu plus vite que d'habitude puis rejoindre l'hôpital heureusement proche.

Elle espère que ce n'est pas sa trompe qui s'est déchirée...

Pour la deuxième fois de la journée (oui, c'était un jour de contrôle), elle passe les portes des urgences. L'interne de garde la recevra rapidement. Elle a une autre patiente qui a l'air d'avoir plus besoin d'un médecin qu'elle. Elle attendra qu'il revienne pendant une bonne heure dans une pièce où la chaleur est suffocante. Quand enfin il refera son apparition, il lui demandera comment elle se sent. Elle lui dira que ça va mieux.

Ce n'est pas vrai du tout...Pourquoi donc n'a-t-elle pas dit la vérité? Encore aujourd'hui, elle n'en sait rien... Zhomme était avec elle pendant tout ce temps, ce devait être pour le rassurer...
 Une échographie de contrôle sera quand même faite. La boule dans sa trompe est toujours là, tout est en ordre, rien n'est abîmé. Elle repart avec des antalgiques, sans aller mieux pour autant...

Elle reviendra deux jours plus tard pour le contrôle habituel.

Ce jour là, elle a aussi rendez-vous avec sa gynécologue.  Au départ, c'était un rendez-vous qui devait l'orienter vers la PMA puis il s'est transformé en rendez-vous d'annonce de grossesse. Sa dernière attribution sera le rendez-vous de suivi de la GEU.

Jusque là, elle était suivie dans le public. Avec le peu d'informations qu'elle a eues là-bas, elle voudrait être adressée dans le privé, histoire d'avoir un autre avis. D'ailleurs, dans le public on continue à lui dire: ce n'est peut-être pas une GEU mais un kyste ou un amas liquidien qu'on voit dans votre trompe. Et les douleurs unilatérales? Et le taux d'HCG qui monte et descend, ils en font quoi? A priori...Rien... Gygy est d'accord avec elle. C'est bien une GEU. Comme l'hôpital ne transmet pas les dossiers, elle n'a pas les images des différentes échographies. Gygy va accepter de lui faire une lettre pour qu'elle ait rapidement une consultation avec un obstétricien privé.

Cette partie de l'entretien aura été cordiale et productive. Elle va cependant oser demander: "Et maintenant? On fait quoi?". Réponse du médecin: "Ben, vous voulez faire quoi de plus? Faut attendre."

Gygy a prononcé le mot interdit. La colère monte en elle. Attendre quoi encore? Et pendant combien de temps? Le ton se durcit.

Elle: " J'ai fait une GEU. Il faudrait peut-être penser à me prescrire une hystérosalpingographie"

Gygy: "Oui, je vais vous la prescrire mais il ne faut pas la faire tout de suite".

Elle: " Evidemment! Je sais bien que c'est invasif et que tant qu'il y a quelque chose dans ma trompe, il ne faut pas la faire. Et le spermogramme de l'homme, on attend avant de le faire ou on continue à faire un suivi tous les trois mois?"

Gygy: "Non, on attend puisque vous êtes tombée enceinte".

Elle: "Et l'adressage en PMA, ce sera pour quand?"

Gygy: " On verra quand tout cela sera fini. Revenez dans trois mois".

Encore un combat terminé par un match nul. Elle ne sait rien de plus, elle n'a aucune explication. Elle a sa lettre pour un obstétricien, c'est tout.

Comme une grossesse ectopique est considérée comme une urgence (oui oui, les décisions doivent normalement être prises rapidement...), elle verra le médecin privé quelques heures après. Il fera son échographie, confirmera la GEU et lui annoncera qu'en plus, elle a des ovaires micropolykystiques autrement appelé SOPK ou OMPK.

Ok, privé ou public, l'incompétence règne. Ce qu'il prend pour des kystes sont en fait ses follicules (s'il avait utilisé le bon grossissement, il l'aurait su...). Par ailleurs, avec ses cycles extrêmement réguliers, ses ovulations mensuelles et ses règles tout à fait normales, il est impossible qu'elle soit OMPK puisque les kystes dérèglent complètement le cycle et peuvent amener à une anovulation (c'est-à-dire à une absence d'ovulation).

Elle lui explique tout ça, elle a droit au célèbre regard "c'est vous le médecin peut-être?".

Il va lui prescrire la fameuse injection de méthotrexate sans même vérifier si elle peut lui être administrée sans risque. Il y a normalement un bilan sanguin à faire avant...

Le soir, elle apprendra que ce jour là, son taux d'HCG a beaucoup chuté. Elle décide que s'il continue à baisser deux fois de suite, elle ne fera pas cette injection.

Elle est dépitée... Même dans un moment où elle est clairement incapable de faire quoique ce soit, il faut que ce soit elle qui prenne les décisions importantes pour ne pas risquer d'abîmer la machinerie plus qu'elle ne l'est déjà... Une seule erreur et elle diminue ses chances d'avoir un enfant naturellement...

Allez, tant que la douleur est supportable, c'est que la trompe est toujours entière. Attendons encore deux jours. Cet oeuf a quand même l'air bien parti pour s'évacuer tout seul.

 

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Commentaires
L
Comme tu dis Bibi.<br /> <br /> <br /> <br /> D'ailleurs, je l'ai revue aujourd'hui. J'accompagnais une copine qui va chez elle. Elle a tout juste osé me dire bonjour et n'a même pas pris la peine de me demander où j'en étais...
B
Pufff la réaction de certains gygy me dépasse :(
L
Lola: merci beaucoup. Ça me rassure toujours que la nature ait fini par faire son travail alors que biologiquement, ça semblait impossible. Je suis heureuse pour toi que tu connaisses ce bonheur. Comme tu dis, oui, tout est toujours trop long. Heureusement que le parcours est jalonné d'étapes, ça aide. Pour le moment, tous mes espoirs sont en PMA, c'est certain.<br /> <br /> <br /> <br /> Ju': j'en suis pas encore morte^^ Puis au moins, je peux relativiser beaucoup plus mnt.
J
Bon sang... Par où tu es passée, ma Lalia...
L
Bonjour<br /> <br /> J'ai découvert ton site par hasard. J'espère que cette geu n'a pas eu de conséquences sur ta fertilité. Plein d'encouragements pour la suite. Crois en la nature!je peux témoigner qu avec une fsh à 15 et une teratospermie sévère on peut avoir de beaux enfants à 36 ans. Et dans notre cas les gy ne croyaient pas du tout en la nature et nous avaient envoyé à eugin pour un don. Alors laisse une chance à dame nature... Je sais que le temps est long dans ces moments là!nous passons toutes par là malheureusement. Si ça ne marche pas d'ici septembre, je te souhaite que la pma tapporte le bonheur. Courage. Lola
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