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Tribulations Infertiles

16 mars 2017

Et un jour...

Et un jour, j'ai le courage de revenir ici. Un jour, je sais qu'écrire ici ne me portera malheur. Vous avez vu, Elle a disparu. Elle n'existe plus. Ils existent maintenant entièrement. Ils peuvent à nouveau dire "nous", "je".  Oui, NOUS vivons!


Beaucoup de coups durs ont dû être surmontés. Beaucoup. "Oh, mais j'aime toutes ces femmes enceintes!", lancé par une dame, dans une friperie. Je porte une robe empire. "C'est prévu pour quand?".  Elle ne réagit pas, elle s'adresse à Elle. Et, insistante "cette robe vous va si bien! C'est beau de pouvoir encore la porter enceinte!".
Elle comprend. La dame demande "vous en êtes à combien?". Elle répond: "deux ans Madame, deux ans que j'attends mon enfant. Mon ventre est encore bien petit sous cette robe. C'est bientôt Pâques, peut-être les cigognes nous trouveront-elles!".
Elle a passé un cap! L'espoir est là! Elle est enceinte, dans sa tête, c'est déjà beaucoup!!
Près d'un an plus tard, une grossesse naturelle se déclenchera. Après deux ans sans le moindre petit test positif. Personne n'y croit, personne ne s'y attache. Tout le monde a raison. Mais c'est le retour de l'espoir. C'est une fausse couche mais, la FIV peut enfin avoir lieu! Et sans donneur! Juste Nous. Un bébé de Nous. A partir de là, ils vont tout tenter. Dieu. Un magnétiseur. On remet tout à zéro. On essaie.

Deux mois après la fausse couche, ce test. Ce positif. Celui qui fait sourire, celui qui fait planer. Celui qui angoisse. Du sang, beaucoup de sang. Mais à chaque sortie d'examen, la joie. Que de la joie. Enfin de la joie. Nous sommes heureux, nous dépassons ces fameux trois mois. Tout va merveilleusement bien!! 
L'attente aura duré 4 ans. 4 ans après avoir dit "Faisons un bébé!", nous avons eu droit au bonheur. 

Au moment où j'ai écrit mes derniers mots sur ce blog, j'apprenais quej'étais enceinte. J'apprenais que, peut-être, mon exutoire n'avait plus lieu d'être. 

A vous tous, vous qui savez déchiffrer toutes les abréviations d'un protocole PMA, vous qui en savez bien plus que la plupart des personnes que vous croisez dans ces centres, vous qui, après avoir lu tellement de protocoles, savent ce qui conviendra le mieux à un couple en fonction de leurs résultats. Vous, qui attendez, qui ne faites que ça, qui ne vivez que par cette attente: l'Espoir existe. L'Espoir est en fait bon. Ne pensez pas que les belles fins n'arrivent qu'aux autres, qu'elles ne sont pas pour vous. Que les miracles, ça n'existe pas. Je l'ai dit, répété, proclamé haut et fort. Je me suis trompée. Les miracles existent. Essayez tout, libérez-vous de tous vos à priori, de tous ces poids qui vous clouent dans cette attente. Essayez. Encore et encore. La couette, les magnétiseurs, les acupuncteurs, les gourous, se baigner au mois de novembre dans la Manche! Ah oui, pardon, je divague. Petite anecdote: le jour où petit oeuf  s'est niché, je me suis approchée un peu trop près des vagues et ai fini trempé. Jusqu'aux os! Je garderai un souvenir impérissable de cette journée du bonheur, cette journée où je ne savais pas.


Le bonheur, aujourd'hui, a deux ans et demi. Elle s'appelle Mabel, elle aime Minnie et la Reine des Neiges. Et Peppa Pig et Trotro. Notre bonheur, cet être tant attendu, est une enfant comme les autres. Nous sommes des parents comme les autres. J'ai accouché (par césarienne) comme les autres.
Pour les autres, nous sommes comme les autres. Nous, nous savons. Vous, vous savez.

 

2017-03-16 (2)

Le bonheur n'est pas comme les autres. 

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4 décembre 2013

Le refus de l'évidence

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Il n'y a aucun espoir. La nature ne les aime pas.

Oui...Mais...

 

Ils ont fait l'échographie testiculaire du zhomme et...Tout est normal...Et...L'échographe dit que la chute du nombre de zozos est due au stress et que les anomalies sont dues au tabac. Et...Zhomme fume moins. Et...Zhomme n'a plus aucune raison d'être stressé...Et...Elle sait quoi prendre pour faire tenir le bébé...Et....Tout est donc possible.

Ils sont en vacances, loin de chez eux, loin des soucis, entourés du cocon réconfortant familles-amis. Ils peuvent faire tous les travaux pratiques qu'ils veulent! Ils ne penseront qu'à ça! Méthodiquement. Tous les deux jours pour laisser le temps aux zozos du zhomme de se renouveler entièrement. Elle prendra tous les jours ses vitamines et son aspirine. Rien ne peut atteindre leur moral.

Et puis, si ça ne fonctionne pas, peu importe, le mois prochain, c'est la FIV! Le mois prochain, elle sera enceinte. Qu'est-ce qu'un mois de plus après plus de deux ans d'attente?

 

Oui mais...Si ça fonctionne et que ça ne tient pas, la FIV sera repoussée... Après tout, s'ils attendent encore d'entrer dans le protocole, c'est parce qu'elle est tombée enceinte naturellement huit mois avant et que gygy pense que la qualité du sperme peut s'améliorer rapidement. Qu'il y a encore un espoir. L'échographe l'a dit aussi: rien n'est irréversible.

A cinq jours d'un possible retard de règles, d'un possible test de grossesse positif,  elle prie que ça n'ait pas fonctionné. Elle prie que ça ait fonctionné. Elle veut que le bébé tienne. Elle sait qu'il ne tiendra pas. Elle sait qu'elle n'est pas enceinte. Elle sait qu'elle est enceinte. Elle a encore tous les symptômes d'une femme enceinte. Elle n'a aucun symptôme d'une femme enceinte.

Elle fera un test. Il sera négatif. C'est encore la fin du monde. C'est un soulagement.

 

4 décembre 2013

Prise de conscience

prise de conscience

On récapitule. Sa mutation + les problèmes de zozos du zhomme = pas de bébé sans FIV...
Ok, ça elle le savait depuis un petit moment. Si seulement les choses ne continuaient pas à s'empirer, elle pourrait sûrement digérer tout cela plus facilement.

Hé oui, des résultats complémentaires sont arrivés. La numération et la mobilité des zozos de l'homme baisse constamment et de façon importante depuis septembre...
Une explication?? Evidemment que non, ce serait trop simple! On prévoit donc une échographie testiculaire (qui nous donnera peut-être une explication mais qui en aucun cas ne nous fournira de solution), on refait un spermogramme et si les résultats ne sont toujours pas bons, on commence le protocole de fécondation in-vitro.

Oui, alors que rien ne va, alors qu'il est sûr que la nature ne fera plus de miracle, il faut encore attendre...Attendre que ce soit pire je suppose...Attendre qu'il n'y ait plus aucun spermatozoïde viable...Attendre qu'ils doivent faire appel à un donneur...Attendre que zhomme ne soit pas le père biologique de leur futur enfant...

Par ailleurs, elle s'est renseignée sur les conséquences de sa mutation. Elle a plus de chances d'avoir un enfant mal-formé, schizophrène ou autiste...Tout cela parce que cette mutation ne lui permet pas de synthétiser la vitamine B9, cette fameuse vitamine prescrite en complément à toute femme désireuse d'avoir un enfant; la vitamine qui, s'il n'y en a pas assez, entraîne une mauvaise fermeture du tube neural de l'embryon et donc, une malformation de son système nerveux central...(quand ce n'est pas tout simplement la mort de l'embryon. Encore...). Bien sûr, c'est un problème qui peut être pallié facilement puisque cette vitamine existe en comprimé et à différents dosages. Le seul souci, c'est pour que ce soit vraiment efficace, il faut le prendre tous les jours, enceinte ou pas... Ou comment un cachet réussit à vous saper le moral tous les matins... Elle décidera bien vite que c'est insupportable...Elle le prendra quand le protocole FIV aura commencé.

Elle n'a pas pour habitude de partager ses angoisses avec sa famille. C'est trop difficile de les voir souffrir autant qu'elle; mais là, c'est un cas de force majeure. Sans sa maman, elle sait qu'elle aura du mal à surmonter ces nouvelles...  Elle s'entend alors dire que, de toute façon, elle le savait (oui, mais ça m'empêchait pas d'avoir de l'espoir) et que pour sa maman aussi c'était dur quand elle a perdu mon grand frère (oui mais elle, au moins, elle pouvait faire des bébés), qu'après elle a fait une fausse couche (vous voyez, quand je vous dis qu'elle pouvait faire des petits!) et que, et là, vous allez bien rire: "Tu vas apprendre à aimer les bébés des autres".
Oh mais oui! Ça va la préparer à l'adoption!  C'est ça l'idée ou elle a oublié d'analyser une étape?

Elle a la maman la plus géniale du monde mais comme tous ceux qui n'ont pas connu l'infertilité, elle a, comme les autres, dit tout ce qu'il ne fallait pas dire...

Et si sa maman ne la comprend pas, qui pourra comprendre? Qui, ne vivant pas les mêmes angoisses, pourra la rassurer? Elle est seule...Parce que peu importe ce qu'on lui dira, ce ne sera jamais bien... Le mieux, c'est que sa pire angoisse ce n'est pas ça. C'est qu'un jour, tout aille bien, qu'elle tombe enceinte, qu'un bébé naisse et qu'elle soit la principale protagoniste d'une histoire commençant par "Moi, je connais un couple, ils ont essayé pendant des années d'avoir un enfant. Ils n'avaient aucun espoir de réussite et d'un coup, pouf, un petit est arrivé! Comme ça, naturellement!".

Ce qu'elle craint le plus, c'est qu'une autre femme vive cette situation et que ce soit de sa faute...

4 décembre 2013

Un coup de massue supplémentaire

coup-de-massue

 

Aujourd'hui est un grand jour! Elle aussi a enfin droit à des examens supplémentaires pouvant expliquer leurs problèmes de fertilité. C'est donc plein d'espoir compensé par tout autant d'angoisses qu'ils se rendent au centre de gynécologie. Au programme: une hystérographie (qui est une radio de l'utérus) et les résultats d'un bilan de thrombophilie pour voir si, par hasard, il n'y aurait pas quelque mutation génétique qui pourrait expliquer ses fausses couches précédentes.
  A peine arrivés, il faudra déjà se battre...Oui oui, souvenez-vous, l'infertilité, c'est un vrai combat. Les secrétaires ne les trouvent pas sur leur liste de rendez-vous.. Heureusement, elle a pensé à prendre la convocation qu'ils lui avaient envoyé. Après plus de vingt minutes de recherche, ils réapparaissent enfin sur le planning.
Et comme d'habitude, l'attente sera ensuite extrêmement longue. Super gygy a été appelé à 200 kilomètres de là et n'est visiblement pas prêt de revenir...Quoi de mieux que de patienter des heures quand on sait qu'on va subir une radio avec une sonde que personne ne voudrait voir rentrer où que ce soit et qu'il faut donc être extrêmement détendu pour éviter les douleurs... Enfin, il arrive comme le messie, salué par les applaudissements de la foule en délire l'attendant depuis le début de l'après-midi- j'ai peut-être perdu l'esprit ne serait-ce qu'un instant...-.

Première bonne nouvelle de la journée: ils sont les premiers! Deuxième bonne nouvelle: l'hystérographie est tout à fait normale! (et moins douloureuse que ce qu'elle craignait). Troisième nouvelle: les résultats du bilan sanguin montre une mutation...Qu'elle se rassure lui dit son gygy, cette mutation est présente chez une personne sur dix et active seulement pour un tiers d'entre-elles. Elle lui rappelle ses fausses couches...: "Ah oui...C'est vrai! C'était pour ça le bilan!" (Oui, super gygy ne peut pas avoir eu le temps de relire son dossier puisqu'il vient d'arriver...). "Alors vous faites partie des personnes touchées!". Euh...Le ton enjoué, c'est utile?? Peut-être que d'un coup, on devient un couple vraiment intéressant pour lui...
  Après explications, ils apprennent qu'il s'agit d'une mutation MTHFR. Cette dernière entraîne la formation de caillots et donc, les fausses couches. Pour faire simple, quand dans son utérus se fixe un embryon, son corps le reconnaît comme un corps étranger et l'élimine donc en formant un caillot là où il s'était accroché. Plus rien ne peut nourrir l'embryon, il meurt puis se décroche déclenchant alors la fausse couche.
  Pourtant, un traitement tout bête aurait pu empêcher ça. De l'aspirine 100mg, une fois par jour...Tout simplement...Si Elle avait su cela quand elle a commencé ses essais bébé, Elle serait maman aujourd'hui... Malgré tout, elle relativise car il faut souvent ajouter à cela l'administration d'un anti-coagulant par voix sous-cutanée. Entendez par là des piqûres tous les jours dès qu'elle sera enceinte...

Quelle perspective réjouissante... Il faut en plus injecter cet anti-coagulant le plus rapidement possible. Son gygy lui recommande même de faire des tests de grossesse au moindre signe de retard de règles...Chouette...A chaque psychotage d'un instant, il va falloir qu'Elle fasse un test... Et pour soigner la déception qui s'en découlera forcément, il y a un traitement aussi?

26 septembre 2012

Intermède en 4 dimensions

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Elle croit qu'elle est enceinte. Peut-être...

Elle réfléchit comme elle déteste qu'on réfléchisse.

Un jour, on a lui a dit qu'enceinte, elle pouvait avoir des courbatures et qu'on les ressentait dès le début. Oh, tiens, ce qu'elle a mal dans les jambes! Certes, il y a une semaine, elle a joué au loup avec des enfants comme si elle avait 5 ans mais elle ne peut quand même pas être rouillée au point de le ressentir une semaine après? Si?

Elle a un peu mal dans les seins, comme quand elle a fait sa GEU. Ce n'est pas très marqué, c'est sur le côté et ses tétons sont marrons.

Elle a des petites nausées et non, ça ne peut pas être dû à un excès de chocolats, elle en mange toujours un peu trop...

Elle a de l'aérophagie, comme sa grande soeur quand elle était enceinte. Oui, on ne vous avait pas dit? C'est glamour une femme enceinte!

Le signe qui ne trompe pas: 2 jours de retard! Enfin, il y a des petits saignements intravaginaux  (comme pour la GEU) mais ça fait déjà 2 jours qu'ils sont là et ils ne se transforment pas en vilaines règles. D'habitude, il ne faut que quelques heures avant de voir les premiers sillons de la rivière pourpre.

Bref, elle espère. Elle en a besoin. En plus, les résultats des analyses bactériologiques du sperme de zhomme sont arrivés. Il n'y a aucun germe! Aucune infection!

Tout est possible...

Elle sait aussi que quand on est enceinte, on a une température corporelle un peu plus élevée. Chez elle, comme elle a fait des courbes de température, elle sait qu'à ce moment-ci du cycle, elle doit tourner autour de 37,2°C pour avoir de l'espoir.

Le lendemain matin, elle vérifiera: 36°8C... Elle fera quand même un test de grossesse: négatif... La pharmacienne qui lui a vendu le test était pourtant optimiste cette fois-ci...

Ses règles arriveront le surlendemain. Ce ne peut même pas être une fausse couche précoce. C'est encore son cerveau qui lui a joué une sacrée farce...

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26 septembre 2012

Les portes sont franchies

Portes ouvertes3Super nouveau gugu a prescrit une nouvelle analyse de sperme à zhomme. Jusque là, ils avaient toujours fait ces analyses en laboratoire privé mais Mr Doc aimerait que cette fois-ci, ce soit fait avec le laboratoire de la PMA, laboratoire avec lequel il est en relation directe. Quelle différence avec le privé. Le bâtiment est minuscule, mal éclairé, même en plein été, il fait très sombre et les néons sont allumés. La salle d'attente est grise, froide, minuscule. Ce qui égaye les murs? Des affiches encourageant au don de gamètes, des posters expliquant la stérilité masculine, d'autres montrant les étapes d'une FIV.  Pourtant, ici, on donne de l'espoir. Ici, on crée la vie. A croire qu'ils ont décidé de refléter l'humeur des patients plutôt que leurs espoirs. D'ailleurs, pourquoi mettre en avant le don de gamètes dans ce lieu? S'ils sont ici, c'est justement qu'ils ont un problème avec les leurs, de gamètes...

Des médecins, infirmières, internes, secrétaires, stagiaires passent et repassent et passent encore et rien ne bouge. Les couples sont là, tous d'âges différents, d'origines différentes, de milieux sociaux différents. Tout le monde est touché, personne n'en parle. Ils savent bien sûr tous pourquoi  ils sont là mais essayent quand même de deviner de qui vient le problème. Elle? Lui? Eux? Dans quels cas sont-ils? A quelle étape du protocole sont-ils? Est-ce que la situation des autres est plus désespérée que la leur? Toujours est-il qu'eux n'en sont pas encore à envisager une éventuelle FIV. Ils sont simplement là pour que zhomme fasse son recueil de sperme.

Oui, sauf que Mr Doc n'avait pas tout dit. Ils vont être reçus par un médecin, qui va leur poser les questions habituelles sur leur couple (depuis combien de temps sont-ils ensemble? Sont-ils mariés? Ont-ils des antécédents de MST?), leurs habitudes de vie ( quels métiers font-ils? Sont-ils exposés à des toxines? Leurs repas sont-ils équilibrés?), leurs antécédents médicaux et enfin, ce qui les amène ici. Elle raconte ses fausses couches, sa GEU, le sperme capricieux de zhomme. Mais...? ¨Pourquoi toutes ces questions pour la trilogie spermogramme-spermocytogramme-spermoculture? Ils ne viennent que pour la partie analyses médicales, pas pour le service de procréation médicalement assistée! On lui explique qu'ils considèrent qu'ils viennent pour une probable FIV et qu'en plus des analyses habituelles, ils en ont  rajouté une pour évaluer la qualité des spermatozoïdes et à quel type d'aide à la procréation ils pourront prétendre. C'est le test de migration survie qui permet de savoir comment les zozos se comportent dans un milieu proche de celui retrouvé dans l'utérus.. Ils ont pris le temps de tout bien expliquer à zhomme (Elle, forcément, savait déjà tout) et voilà comment après s'être préparés à un simple prélèvement, ils se retrouvent officiellement inscrits en PMA... Elle ne peut pas décrire ce qu'elle a ressenti quand elle l'a compris. C'est une étape de plus franchie dans la longue liste des étapes par lesquelles elle était persuadée ne pas avoir à passer... D'un côté, elle se dit que c'est rassurant,  qu' ils vont forcément être mieux suivis et surtout mieux aidés maintenant. De l'autre elle se demande surtout: "Cela va durer encore combien de temps?".  Zhomme, lui, le prend très bien. Pour une fois, il a compris ce qui pourrait les attendre en suite. Pour elle, envisager qu'il y ait une suite entre ces murs est juste très dur.


Il lui reste les paroles rassurantes de gygy, une spermoculture beaucoup plus complète qui, elle l'espère, leur permettra de trouver un germe responsable de la baisse du nombre de spermatozoïdes et de la chute de leur mobilité. Un tout petit espoir d'avoir une solution, un traitement et hop, problème réglé.

Les résultats seront longs à arriver. Le privé a ses avantages que le public ignore...



3 septembre 2012

Ce ne sont pas que des chiffres...

chiffres

 

   Aujourd'hui, les résultats de zhomme sont arrivés et c'est encore pire que la première fois. Il y a une infection , ils ne savent pas à quoi elle est due, ils ne savent pas non plus si ils vont pouvoir l'arrêter et... Tout ceci repousse encore la FIV mais il y a peut-être un point positif : si tout était lié à cette infection et s'ils arrivaient à l'éradiquer, ils pourraient oublier toute cette histoire et retrouver tous les deux une fécondité normale. En effet, le nombre de spermatozoïdes a chuté mais aussi la mobilité de ces derniers. Le pH a augmenté, le taux d'anomalies aussi. Il n'y a même pas 5% de zozos vivants. Et sur ces 5%, la plupart sont anormaux...

Ça explique au moins pourquoi elle n'est pas retombée enceinte... Ce n'était pas dû aux Chlamydiae, ils sont absents chez zhomme aussi.

Vont-ils trouver un traitement qui fonctionne? L'infection n'est-elle que passagère?

Il devient de plus en plus dur de garder espoir. Il lui est impossible d'aller travailler, de se retrouver entourée d'enfants, aussi anormaux soient-ils. Elle ne peut pas demander à une mère comment s'est déroulée sa grossesse, elle ne peut pas lui demander comment était son enfant quand il était bébé...Si elle fond en larmes à chaque question alors que pour les parents c'est déjà dur d'être là, il va y avoir de sacrés problèmes... Même si elle se contente d'étudier ses dossiers, elle va y lire les mots "grossesse" et "enfant" toutes les trente secondes... En plus, son directeur a prévu de l'envoyer en mission. Son contenu: faire le tour des crèches...
Ben bien sûr, et puis quoi encore? Les maternités? Il ne veut décidément vraiment pas comprendre...

Heureusement, le rendez-vous avec super nouveau gygy approche! Ils vont attendre des heures dans un couloir mais tout ceci aura valu le coup. A écouter les autres femmes dans son cas et vivant dans la même ville qu'elle, c'est un faiseur de miracles. En sortant de son bureau, elle a envie d'y croire.
  Déjà, il a compris qu'il ne fallait pas essayer de lui sortir le baratin habituel et qu'il avait plutôt intérêt à l'écouter avant de dire quoique ce soit. Il a confirmé que les résultats catastrophiques du spermogramme de l'homme pouvaient être liés à l'infection. Cependant, comme il n'y avait aucun germe dans l'éjaculat, l'infection étant caractérisée uniquement par la présence de leucocytes (des globules blancs dont la présence en gros nombre montre un état infectieux), elle n'était sûrement que passagère et partira donc toute seule. Zhomme ne ressentant aucun problème de prostate, il est peu probable qu'elle soit profonde et donc, impossible à éradiquer. Il prescrit un autre spermogramme pour vérifier.
Quant à elle, il va tout de suite lui prescrire un bilan thrombotique, sans même qu'elle ait à lui demander. Ce nouveau gygy, avec ses fausses couches précédentes, s'étonne même que ce ne soit pas déjà fait. Aurait-elle enfin trouvé la perle rare? Celui qui écoute les gens, qui prend le temps de leur expliquer les choses? Qui fait les choses dans l'ordre? Il ne parle pas de FIV en tout cas, il espère comme eux de beaux résultats pour zhomme.

Sa conclusion générale? Il lui promet qu'elle va être enceinte et accoucher, le délai restant la grande inconnue...Il est même tellement optimiste quant à sa fertilité qu'il a peur qu'elle tombe enceinte avant la fin du bilan et que ça finisse encore en fausse couche. En effet, selon lui, elle est plutôt hyper fertile étant donné le peu de zozos capables d'être fécondants. Avec trois grossesses, il appellerait même cela un miracle.

Infos ou intox, elle n'en sait rien mais ça remonte le moral!

 

 

30 août 2012

De profundis Chlamydiaebus

bactéries

 

"Ô muse prête-moi ta lyre
Afin qu'en vers je puisse dire
L'un des combats les plus fameux
Qui se déroula sous les cieux
Et sur les cieux"

Les plus avertis auront reconnu un célèbre hymne chanté dans les amphithéâtres de nos facultés de médecine relatant une bataille mémorable entre des poux et des morpions se déroulant dans les parties intimes d'une femme.

Plus sérieusement, la guerre qu'ils ont livré contre les Chlamydiae aurait repris. Oui, il faut encore une fois employer le conditionnel car gygy et Mr Doc ne sont pas d'accord sur la façon d'interpréter le résultat reçu récemment...

Elle avait fait auparavant un test sanguin. Le taux d'IgG indiquant la présence de ces bactéries avaient augmenté. Une chape de plomb lui était tombée sur la tête. Ainsi donc, ils sont toujours là? Et ils expliqueraient la GEU... Elle se lance alors dans des recherches frénétiques: si un traitement antibiotique long (plusieurs semaines) n'en est pas venu à bout, il y a peu de chances pour qu'ils arrivent à s'en débarrasser...

Cette première explication anéantissait tous leurs espoirs d'enfant... En présence de Chlamydiae, le risque de grossesse extra--utérine est important, idem pour le risque de fausses couches et le risque d'anomalies chez le foetus... Evidemment, aucun médecin n'aurait pratiqué une FIV avec un couple infecté...

Il doit forcément y avoir une autre explication, une solution, un couloir un peu moins sombre dans lequel elle pourra s'engouffrer et échapper à un avenir sans enfant qu'elle ne peut de toute façon pas envisager.

En poussant ses recherches un peu plus loin, elle apprend que le taux d'IgG doit avoir triplé pour qu'on considère que l'infection est toujours active. Chez elle, il a à peine augmenté...

Alors pourquoi le laboratoire conclue-t-il à la présence d'une infection? Pourquoi sa gynécologue lui a-t-elle envoyé une ordonnance avec une prescription antibiotiques identique à la première fois?

Il va falloir attendre les résultats de la détection d'ADN bactérien prescrite par son médecin traitant.

C'est négatif. Aucune trace de Chlamydiae n'a été trouvée. Ils ont donc bien disparu.

Un doute subsiste malgré tout. L'analyse devait être faite sur le premier jet urinaire. Par habitude, elle l'a laissé partir dans les toilettes... Et si toutes les bactéries étaient concentrées dans ce jet? C'est en fait peu probable...

Mr Doc décide de prescrire la même analyse à zhomme.  L'examen sera fait en même temps que son spermogramme. Ils vont attendre longtemps les résultats. Ils espèrent les avoir avant d'aller chez sa gynécologue afin qu'elle les aide à avancer rapidement.
C'est loupé, ils s'y rendront seulement avec la preuve qu'elle n'est  à priori plus infectée aux Chlamydiae.

Comme elle s'y attendait, le rendez-vous va tourner à la joute verbale, chacune campant sur ses positions.

Elle, avec sa question classique: "Donc maintenant, on va où?

Gygy: ..."

Etant donnée l'absence de réaction, elle continue à parler toute seule: "Zhomme a fait son spermo il y a une semaine. On attend les résultats.

Gygy:  "Ah ben si vous ne les avez pas encore, je ne peux rien faire."

Evidemment, la future maman qui est en elle et qui défend déjà sa progéniture sort de ses gonds: "Dans un couple, on est deux à avoir potentiellement des problèmes. Je peux faire mon hystérosalpingographie maintenant, non?"

Gygy: Avec des Chlamydiae, il est hors de question de faire l'hystéro de suite.
Elle: Mais... L'infection est terminée. La PCR (une technique d'amplification spécifique de l'ADN permettant de savoir sans aucun doute si une bactérie ou un virus est encore présent ou non) n'a montré aucune trace de l'ADN bactérien, le taux d'IgG élevé n'est qu'un taux résiduel qui témoigne de la présence passée d'une infection. Il a trop peu augmenté pour signifier que l'infection est toujours active!"

Gygy: Et moi je vous dis que l'infection est toujours présente. Prenez le traitement et après, vous prendrez rendez-vous pour l'hystéro sachant que ça se fait en fonction du cycle.

Elle (en pensée): Ah bon, c'est vrai? J’ai vraiment l'impression qu'elle me prend pour une idiote des fois.

Gygy, lui tendant l'ordonnance: Vous ferez une détection de  βHCG avant parce qu'il faut s'assurer que vous n'êtes pas enceinte
.
Elle (toujours dans sa tête): Nooooon!Que de découvertes!

Elle: Et à part les Chlamydiae, y'a-t-il d'autres virus, bactéries, parasites, qui peuvent empêcher de tomber enceinte?"

C'est une question piège, la réponse est évidemment oui mais gygy va répondre que non, les Chlamydiae sont les seuls.

Elle est tellement abasourdie par cette réponse, qu'elle va oublier de lui demander un bilan thrombotique (une analyse de sang qui permet principalement de voir si tous les facteurs gérant la fluidité et la coagulation du sang sont synthétisés et fonctionnent correctement) dans lequel on trouverait peut-être un indice pouvant expliquer ses fausses couches passées. Après tout, si son sang a tendance à n'en faire qu'à sa tête, il se peut que les embryons précédents aient été viables et qu'ils aient simplement manqué d'oxygénation à cause de sa mauvaise circulation sanguine. Etant donnée la tournure des évènements, la réponse ne sera pas pour tout de suite.

Elle a encore beaucoup de questions à poser à gygy, notamment au sujet de la FIV. Qu'est-ce qui les attend s'ils doivent en arriver là? En utilisant les résultats du spermogramme passé, peut-on savoir quel sera le type de FIV qui risque d'être pratiqué? Elle lui rappelle que son zhomme a principalement des anomalies au niveau de la tête, surtout au niveau de l'acrosome (c'est là qu'il y a les enzymes qui permettent de percer la paroi de l'ovule et donc, de le féconder). Gygy va se contenter de répondre que les anomalies de la tête ne veulent pas dire anomalies de l'acrosome... A-t-elle réellement consulté le dossier avant de les recevoir, car jusqu'à preuve du contraire, ils savent lire et quand il y a un chiffre plus grand que les autres à côté de "Anomalies acrosomiales", ça doit bien vouloir dire que les anomalies sont principalement situées à ce niveau là non?

Ah... Pardon...C'est vrai...Eux, ils ne sont pas médecins...

Au cours du rendez-vous, gygy a dû lire leurs doutes dans leurs regards. Elle a peut-être même entendu tout ce qu'ils n'ont pas dit car au moment de leur dire au revoir, elle leur a simplement dit qu'une fois qu'elle aura reçu les résultats du spermogramme de l'homme, elle leur enverra une lettre d'adressage en PMA et que ce n'est plus la peine qu'ils reviennent la voir.

Aurait-elle finalement gagné la bataille?


Gygy ne leur enverra jamais cette lettre. Ils ont l'impression d'avoir perdu un temps précieux en faisant confiance à une personne dont tout le monde vantait les mérites...C'est peut-être une bonne gynécologue mais cette soit-disant spécialiste des problèmes de fertilité n'est en fait plus vraiment au point sur le sujet... Ce devait être son âge avancé et sa débordante confiance en son talent qui ont dû l'empêcher de lire les avancées médicales de ces trente dernières années...

 

Ses derniers espoirs reposent maintenant sur le gynécologue qui travaille en lien avec la PMA. Après tout, la lettre d'adressage, elle s'en fiche, elle n'en a pas besoin. C'est bien elle la mieux placée pour expliquer la situation puisque sa gygy n'avait à priori même pas pris la peine de se remémorer leurs résultats passés... Puis au moment de rencontrer ce nouveau gynécologue, ils auront en main les résultats du dernier spermogramme. Ils partiront sur de bonnes bases toutes neuves; en espérant cette fois-ci pouvoir faire une confiance aveugle au médecin qui leur fera face.

27 août 2012

Et maintenant, on avance!

aller de l'avant

   Elle s'était juré de ne plus parler bébé avant d'avoir une bonne nouvelle. Elle se connaît, si elle retrouve ses amies essayeuses, elle va encore ne penser qu'à ça.

Sauf que... Une de ses meilleures amies va accoucher sous peu et que peu importe les efforts qu'elle fait, les femmes enceintes et les bébés la poursuivent. Par ailleurs, si elle veut avoir la force de voir ce petit, il faut que de son côté elle ait la conscience tranquille et fasse ce qu'il faut pour avancer.

Elle doit prendre un rendez-vous dans un centre de procréation médicalement assistée (autrement dit, je le rappelle PMA). Il faut réellement accepter que ça ne fonctionnera pas tout seul... En composant le numéro, elle réfléchit à ce qu'elle va dire à la secrétaire. Rien... Elle n'a rien à dire. Elle raccroche. Elle va composer un autre numéro, celui d'un gynécologue qui a un cabinet privé mais qui travaille aussi dans le service de PMA. Ainsi, elle repousse encore un peu l'échéance tout en sachant que la transmission de dossier d'un service à l'autre sera rapide puisque c'est le même médecin qui s'occupera d'elle.


Elle a malgré tout repris rendez-vous avec sa gynécologue habituelle. Ces trois mois où elle a évité de penser à tout ça lui semble une immense perte de temps et Elle ne peut pas attendre un mois supplémentaire sans que rien ne soit fait. Dans la foulée, on refait un spermogramme chez zhomme. Il lui reste encore une ordonnance, autant l'utiliser, d'autant plus qu'elle est à cinq jours d'avoir ses règles et qu'elle n'a aucun symptôme. Rien de rien de rien! Depuis qu'Elle essaye d'avoir un enfant, c'est d'ailleurs la première fois que son cerveau ne crée pas de faux symptômes. Bref, il n'y a aucun espoir que ce mois-ci se termine par un test positif. Autant arrêter de se voiler la face un peu plus longtemps et relancer la machinerie médicale. Petite preuve qu'elle fait des progrès: la pharmacie vend des tests de grossesse à détection précoce (c'est-à-dire avant le premier jour de retard de règles) à un tarif défiant toute concurrence et Elle n'a pas fait de provision, elle n'en a même acheté aucun. C'est bien fini cette manie de faire des tests au moindre doute. Elle attendra un vrai retard avant de se projeter dans un futur fait d'images qui n'existeront pas de si tôt.

D'ailleurs, depuis la GEU, il n'y a pas eu de nouvelle grossesse. Si elle est tombée enceinte précédemment, c'est que la qualité du sperme de zhomme s'est améliorée, cela semble logique. Y'aurait-il autre chose? Pour elle, c'est une évidence. Quelque chose est passé au travers des mailles du filet. Il y un autre problème qui n'a pas encore été détecté. Et si, des fois, l'infection aux Chlamydiae pour laquelle ils ont été traités n'étaient en fait pas complètement partie? Et si ça expliquait la grossesse extra-utérine?

Elle va voir son médecin traitant qui lui prescrit aussitôt une analyse d'urine pour vérifier que l'ADN de ces petites bestioles n'est plus présent dans son tractus uro-génital.

En attendant, elle va tenter d'appliquer le mantra de sa maman: "Arrête d'angoisser tant que tu n'as pas toutes les clés en main!"

Cependant, elle sait. Elle sait qu'à la fin de tous ces rendez-vous, on lui annoncera que la FIV est un passage obligé. Elle essaiera de voir les côtés positifs. Voici ses réflexions: "On a évidemment toutes peur que ça ne fonctionne pas mais il faut toujours se dire qu'il n'y a pas de raison! Ça a marché pour d'autres, pourquoi pas pour nous? C'est vrai que le parcours est long mais on sait pourquoi on le fait et puis, finalement, on n'est pas pressés. On est jeunes, on ne livre pas une course contre le temps et en plus, ça nous laisse le temps de nous organiser, de prévoir parfaitement les choses, de savoir où on va avec un bout de chou. Il y a aussi toutes les copines qui pendant ce temps là auront eu des loulous et auront donc plein de trucs à nous refiler! C'est plutôt pratique! Quant à l'entourage qui attend ce petit depuis si longtemps, il ne saura pas quoi faire pour lui/nous faire plaisir tellement ils seront heureux qu'on ait fini par gagner notre combat."

La FIV, le paradis? Peut-être finalement...

 

 

19 août 2012

La positive attitude

 

PowerofPositiveThinking

  Les jours passent, le taux d'HCG baisse, les prises de sang sont de plus en plus espacées. Cette fois, c'est bien fini. Il n'y a plus rien. Encore une petite bataille avec le corps médical pour réussir à avoir une échographie de contrôle et on passe à autre chose. Enfin, on essaye. Son corps n'a pas tout compris à ces hormones qui apparaissent puis disparaissent et fait des siennes. Au moins, elle lui a évité ou  l'injection d'un produit inutilement toxique dans son cas ou une chirurgie. Après quelques détours par d'autres services que celui de la maternité, elle dit enfin au revoir aux couloirs de l'hôpital.
Au revoir et à bientôt pour de meilleures nouvelles...

De toute façon, il n'y a rien à dire, rien à faire, c'est comme ça, c'est tout. Point, à la ligne.

Elle voulait aller à un match de foot qui risquait d'être aussi brutal sur le terrain qu'en tribunes. La nouvelle d'un futur bébé avait failli être assombrie par ce soudain empêchement d'aller voir cette rencontre prévue de longue date. Maintenant, plus rien ne la retient. Elle a toujours dit que les choses n'arrivaient jamais en vain et qu'à défaut d'être joyeuses, elles nous apprenaient la vie et nous donnaient des leçons. Cette fois, il y a un petit plus, un petit bonheur vient compenser un grand malheur. C'est toujours ça de pris...

Bizarrement, elle positive parce que c'est la seule façon que tout se passe bien et qu'Elle ne s'enfonce pas au point de se  dire "Je ne veux pas d'enfant, c'est trop dur".
Et puis, c'est vrai, ça fait mal mais...Tant qu'on ne lui dit pas qu'Elle n'aura jamais d'enfant, elle continuera à y croire. Ça finit toujours par arriver.

A ses craintes qu'une telle situation puisse se reproduire va s'ajouter une éternelle question qu'Elle se pose encore aujourd'hui: veut-elle vraiment un enfant?

Après tout, la vie n'est pas si mal à deux. Ils peuvent sortir sans se soucier de rien, ils vont voir autant de matchs de hockey ou de foot qu'ils le veulent sans avoir à trouver une nounou, ils peuvent organiser des soirées au dernier moment, partir en week-end sur un coup de tête et faire le ménage dans la maison une fois par mois si ça leur chante. Ils ne sont responsables que d'eux-mêmes, d'un chien et de six rats. Avec les soucis que zhomme a pour retrouver du travail, elle qui est en CDD et la situation économique actuelle, c'est plutôt un bon point de n'être que deux... Ce serait une pure folie d'avoir un enfant maintenant alors qu'aucun des deux ne sait où il en sera professionnellement d'ici deux ans. Ils ne savent même pas s'ils vont rester dans la maison dont ils sont en train de payer les traites et qu'ils continuent à rénover du sol au plafond. Alors oui, il y a des jours où ils se disent tous les deux qu'il faut mettre un terme à cette fabuleuse et merveilleuse aventure qu'est la conception d'un enfant - Oui, il leur reste au moins un peu d'humeur noir-. Ces jours sont bien trop nombreux pour n'être que de simples moments de doute. Cette décision plane en permanence au-dessus de leurs têtes. Ils veulent ce bébé, ils ne peuvent dire à quel point mais ils n'en peuvent plus. Ils mènent trop de batailles en même temps, ils ne sont même pas certains d'avoir gagné les précédentes et celle-ci ne devrait pas en être une.

Pendant presque trois mois, ils vont adopter la politique de l'autruche. Ils ne vont plus parler de leur désir d'enfant, ils n'aborderont plus le sujet avec personne, ils changeront de chaîne quand le mot "enceinte" sera prononcé, ils fermeront les fenêtres quand ils entendront un bébé pleurer ou les cris des enfants dans la cour de récréation toute proche,  ils changeront de trottoir à la vue d'une poussette et ils feront encore tout juste des câlins aux bonnes périodes. Malgré tout, ils ont besoin d'y croire encore. Croire encore qu'un peu de joie finira par égayer leur vie de triste tête à tête.

 

 

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